De la Marche pour l’égalité de 1983 où les marcheurs portaient fièrement leur keffieh jusqu’aux manifestations de l’été 2014, les différents gouvernements français, de gauche comme de droite, ont toujours redouté le lien de l’immigration postcoloniale avec la Palestine. En vain. Génération après génération, la fidélité à cette cause demeure un bloc de granite inébranlable.

De plus, comme en 83, le pouvoir déploie tous ses moyens pour mettre au pas et intimider les leaders religieux et les désolidariser de l’actuel mouvement. On peut parier que si les mosquées de France n’étaient pas, pour la plupart, sous la tutelle du pouvoir français, nous aurions quadruplé notre présence dans la rue.
Une fois de plus, le PS, en fidèle fer de lance de l’impérialisme, n’a pas démenti la longue tradition coloniale de la SFIO et sa trahison légendaire des mouvements populaires.
Sûrement effrayé par la puissance de l’opinion nationale et internationale en faveur des Palestiniens, la ferveur et la détermination des mobilisations, et par les défaites militaires israéliennes successives, le PS opère un léger recul et tente un redéploiement minable de sa diplomatie, moins ouvertement favorable à Israël.
Trop tard ! Nous n’oublierons ni la répression, ni la compassion de Hollande pour l’armée criminelle israélienne, ni son chant d’amour renouvelé pour Netanyahou. Comme nous n’oublierons jamais ni le passé, ni le présent colonial du PS, véritable colonne vertébrale de ce parti qui n’a de cesse de défendre les intérêts occidentaux.

De très nombreuses voix prennent date pour les présidentielles, et appellent à faire des élections prochaines un véritable Waterloo pour le PS. En ce qui nous concerne, fidèles à nous-mêmes et à notre histoire, nous nous y emploierons de toute notre force. C’est notre serment de Gaza !
Le PIR
Paris, le 5 août 2014
Le Parti des indigènes de la république s’inscrit dans la continuité de l’« Appel des indigènes de la république » publié en janvier 2005, et du mouvement qui en est issu, le MIR (Mouvement des Indigènes de la République).
Le PIR constitue un espace d’organisation autonome de tous ceux qui veulent s’engager dans le combat contre les inégalités raciales qui cantonnent les Noirs, les Arabes et les musulmans à un statut analogue à celui des indigènes dans les anciennes colonies : marginalisation politique, stigmatisation de nos cultures et religions (notamment dans les médias), brutalités policières au faciès, discriminations à l’emploi, au logement, à l’école, répression de l’immigration et des habitants des quartiers, etc. Plus généralement, le PIR lutte contre toutes les formes de domination impériale, coloniale et sioniste qui fondent la suprématie blanche à l’échelle internationale.